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Dans la Lune
12 février 2006

être homo en terre d'Islam

A LIRE DE TOUTE URGENCE!
Rien de bien rose pour les homos en terre d’Islam

janvier 2005 par Thibault

Quelle est la situation des homosexuels dans les pays de tradition musulmane ? Etre homo en Iran, en Malaisie, en Turquie recouvre des réalités disparates. Petit tour d’horizon...

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Evaluer la situation des homos dans les pays musulmans n’invite pas à la plus franche des rigolades ; le sujet est lourd, et même pesant. Mais c’est une réalité humaine à ne pas négliger : au même titre qu’une bonne partie des Droits Universels de l’Homme, la liberté sexuelle y est souvent quelque peu bafouée. Problème lourd et complexe dans des contextes généraux qui ne le sont pas moins ! Ce « douloureux problème » de l’homosexualité y est même carrément une plaie ouverte, quand tout le monde garde en tête les procès collectifs d’homosexuels en Egypte, ou les lapidations en Iran. Pas non plus de généralités, le sujet est à aborder sous des angles différents dans ce cadre spécifique de l’Islam. Il n’existe pas, rappelons-le, d’Islam unique, rassemblé sous la coupe d’un clergé galvanisant. Et au niveau d’un Etat, l’homosexualité est aussi bien un problème juridique, qu’un fait social, conditionnés par des perceptions, des codes et des appréciations culturelles qui tous sont indissociables de la religion musulmane dans un Etat, une société structurés par elle.

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Découlant du Coran, la SHARI’A, de sinistre notoriété, est ainsi la règle dans des pays tels que Bahreïn, le Koweït, le Qatar, le Soudan, le Yémen, l’Arabie Saoudite, la Mauritanie et l’Iran. Et dans chacun de ces pays, l’homosexualité les risques sont de toute façon clairement édictés : en Iran, Amnesty International a dénombré depuis 1980 plus de 4000 exécutions officielles (laissant augurer du nombre réel ...) avec des rafles régulières comme en 1992 où 100 homos furent capturés au cours d’une soirée privée. Tous furent condamnés à mort et assassinés. De même, l’accusation publique de « déviance sexuelle » est une redoutable arme politique pour éloigner tout rival de l’arène du pouvoir, comme en fit les frais le leader sunnite Ali MOZZAFARIAN. Cinq moyens de mettre à mort un homosexuel sont explicitement recommandés, laissant le choix aux bourreaux de la République Islamique entre la décapitation, la lapidation (surtout pour les femmes), la précipitation dans le vide, de brûler vif ou de couper en deux à l’épée le condamné. Il va sans dire qu’aucune communauté ne peut exister dans tel contexte. Et dans le berceau de la Révolution Islamique, l’homosexualité est assimilée à la décadence occidentale.

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Face à une condamnation si ferme, les dispositions pénales de la majorité des Etats musulmans peuvent paraître clémentes. Les législations n’évoquent pas toujours ouvertement l’homosexualité, parlant parfois d’actes sexuels « contre-nature », ou bien de crime de « ZINA » (fornication) ou encore de « lubricité »... Les peines assorties y sont plus ou moins sévères, l’emprisonnement peut ainsi être de très longue durée : perpétuité au Pakistan, 20 ans en Malaisie, 14 aux Emirats Arabes Unis, ou plus bref : Libye, Bangladesh ou Sénégal semblent ainsi plus « modérés ». A noter que l’Europe n’est pas épargnée : la Bosnie-Herzégovine prévoit un an de prison pour ce même « crime ». Mais jusque-là, pas grand-chose d’autre à dire sinon une énumération de droit pénal comparé...Au vu de ces considérations juridiques, pas étonnant qu’aucune revendication, qu’aucun engagement ou même identité homosexuelle ne se démarque...

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Les LGBT n’ont aucun droit de cité. En Algérie, BOUTEFLIKA n’a-t-il pas exclu en 1998 “toute reconnaissance de ce type-là” ? Alors oui, quelques associations tentent de militer, de défendre, de convaincre, mais depuis l’étranger. Ainsi de HELEM, libanaise basée à Québec, ou de HOMAN, iranienne active depuis Los Angeles. On remarque la même chose en Afrique, avec de grands mouvements transnationaux, comme la Coalition of African Lesbians, Behind the Mask ou DéeSes. Et naturellement, les organisations internationales, comme la International Gay & Lesbian Human Rights Commission ou l 1998 réalisée par le Docteur Sahika YüKSEL, professeur en psychiatrie ( !) estimait que les gays représentaient entre 8 et 12 % de la population masculine et les lesbiennes entre 4 et 8 % de la population féminine du pays. Quelques mouvements ont pignon sur rue, comme l’association « Lambda Istanbul » fondée en 1995, proche du parti öDP (socialiste). De 1996 à 1998, elle occupait même les ondes de AçIK RADYO avec une émission ouvertement homo. D’autres associations oeuvrent aussi à Ankara, la capitale, avec l’appui depuis Cologne de « Türk Gay ». Et grâce à ces mouvements et aux homos qui ont pu oser s’assumer, l’öDP et le RDYP (parti radical démocratique et écologique) ont inclus à leur “charte des libertés individuelles” le combat contre “la discrimination exercée à l’encontre d’un individu à cause de son orientation sexuelle”.

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Pourtant, l’indulgence a ses limites et n’induit pas l’acceptation sociale... L’actualité récente nous l’a prouvé du côté de Freetown en Afrique, avec l’assassinat sauvage dans la nuit du 28 au 29 Septembre 2004 de Fannyan Eddy dans les bureaux de la Sierra Leone Lesbian and Gay Association dont elle était la leader. La structure sociale, familiale et de valeurs anciennes mêlées à l’omniprésence d’une religion mal interprétée mène à un refus total d’affronter une condition humaine, une manière d’être. Au mieux, un homo musulman sera frappé d’ostracisme, au pire il sera frappé... à mort. Malgré les efforts des organisations intérieures ou étrangères, rien ne semble évoluer parce que rien n’est plus difficile à changer que les mentalités. Surtout lorsqu’elles sont crispées sur un dogme religieux. Et pour ces enfants martyrs de l’Islam, la route est encore bien longue avant d’entrevoir la liberté d’aimer...—

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